Pour ma part, je me suis battu, dans ma circonscription, à l'époque de la présidence Chirac, pour que la ville de Bobigny, dirigée par un communiste, puisse bénéficier d'une zone franche : je ne l'ai pas privilégiée mais j'ai contribué à répondre à un besoin des habitants et à promouvoir le développement économique. Il n'y a pas de conflit d'intérêts, car cela fait partie du travail des parlementaires : lequel d'entre vous refuserait-il d'essayer de faire avancer un dossier local ? Ce comportement est parfaitement logique et légitime. Si le maire d'une ville de 4 000 habitants devient parlementaire et ne défend pas les dossiers de sa commune, je crains qu'il ne soit pas député très longtemps ! Ces arguments ne tiennent donc pas. Il est normal qu'un parlementaire, voulant aider certaines collectivités locales, cherche à intercéder auprès des administrations centrales qui ne les considèrent pas, ou à les soustraire de l'administration déconcentrée – les préfectures sont parfois à l'origine des blocages. Tel est aussi notre rôle.
Vous l'avez évoqué, monsieur Cazeneuve, il est possible de cumuler les mandats de conseiller municipal, de conseiller départemental ou de conseiller régional avec un mandat parlementaire. Cependant, j'ai été conseiller municipal d'opposition pendant douze ans et maire durant dix-sept ans : vous ne ferez croire à personne qu'être conseiller municipal d'opposition, ou même de la majorité, revient au même qu'à gérer une commune, notamment celles d'une certaine taille. C'est faux !