Nous examinons aujourd'hui une proposition de résolution d'une importance et d'une solennité manifestes, puisqu'elle vise à associer Taïwan aux travaux des organisations internationales et des forums de coopération multilatérale. On peut rappeler que même si Taïwan a perdu son statut de membre de l'OMS en 1972 au profit de la République populaire de Chine, elle a pu collaborer aux travaux de différentes organisations internationales, notamment l'OMS en qualité d'observateur de 2009 à 2016, soit jusqu'à l'élection à la présidence de Mme Tsai Ing-wen, bien que celle-ci ait déclaré vouloir respecter le statu quo, c'est-à-dire le principe « un pays, deux systèmes ». Depuis 2016, et ce malgré la crise sanitaire que l'intégralité de la planète a dû traverser, la participation de Taïwan aux travaux de ces institutions internationales n'est plus autorisée, alors même que leur intérêt est à la fois général et mondial.
Pourtant, Taïwan dispose d'une certaine légitimité à participer à ces organisations. Rappelons d'abord qu'il s'agit d'un pays d'une superficie d'environ 36 000 kilomètres carrés, soit l'équivalent de celle des Pays-Bas, et que sa population s'élève à plus de 23 millions d'habitants, ce qui est comparable à celle de l'Australie. En termes économiques, Taïwan ne peut là non plus être ignorée : elle est la vingt et unième économie de la planète et la trente-sixième destination touristique au monde et elle produit 84 % des semi-conducteurs les plus sophistiqués utilisés sur la planète, dont dépend une grande part de l'industrie mondiale. Elle a donc beaucoup à nous apprendre et sur de multiples volets.
La gestion de la crise du covid par Taïwan a été remarquable et saluée à travers le monde.