Que l'on soit pour ou contre l'énergie nucléaire, cette dernière fait encore partie intégrante du mix énergétique français pour les années à venir. Les choix dans ce domaine sont cruciaux, tant pour les finances publiques que pour la sûreté et la souveraineté énergétiques.
Si nos centrales nucléaires permettent de produire de l'électricité en grande partie décarbonée de manière continue, elles posent un défi majeur : la gestion de déchets hautement radioactifs.
À ce jour, la production du Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR), dont je suis chargée, avec le sénateur Bruno Sido, de rédiger le rapport d'évaluation parlementaire, a plus de deux ans de retard. Le Gouvernement a non seulement violé la loi en prolongeant ses délais de remise, mais il entrave de facto le travail de la mission de contrôle du Parlement sur la stratégie gouvernementale en matière de nucléaire civil.
La question des déchets n'est, à ce jour, pas la seule qui reste sans réponse. Les estimations financières des coûts de l'ensemble de la filière n'ont pas été réévaluées, qu'il s'agisse des travaux de maintien, de sûreté, de démantèlement, ou du projet de centre industriel de stockage géologique (CIGEO).
À ces coûts, viennent s'ajouter ceux de la construction de nouveaux réacteurs européens pressurisés (EPR) ou de petits réacteurs modulaires, annoncée sans même que la représentation nationale ait été consultée.
Pourtant, n'est-ce pas le rôle du Parlement de contrôler l'action du Gouvernement ? N'est-ce pas un enjeu de démocratie que les représentants du peuple français puissent s'exprimer sur des choix énergétiques qui engagent l'avenir de tout un pays pour des décennies et des générations ?