Cet article devrait mettre tout le monde d'accord, car il apporte une solution pour que chaque femme soit prise en charge le plus tôt possible dans son souhait d'avortement. En effet, permettre aux sages-femmes de pratiquer l'IVG chirurgicale jusqu'à dix semaines aura pour effet qu'un plus grand nombre de praticiens seront en mesure de pratiquer les deux méthodes d'avortement, donc de réaliser les IVG dans des délais plus rapides qu'aujourd'hui. Techniquement, les sages-femmes sont qualifiées. Elles connaissent la physiologie de la femme et pratiquent déjà certains gestes endocavitaires, auxquels elles sont formées : nous devons reconnaître ces compétences. L'article 1er bis apporte ainsi une vraie solution.
Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque je m'aperçus que plus de dix amendements de suppression de cet article avaient été déposés. Je tiens à mettre leurs auteurs face à leurs contradictions : depuis le début, en effet, vous ne cessez de déclarer, la main sur le cœur, que vous êtes opposés à l'allongement des délais à quatorze semaines au motif que ce qu'il faut faire n'est pas d'allonger les délais, mais de faire en sorte que les femmes soient prises en charge plus tôt. Vous citez Bertrand de Rochambeau en expliquant qu'au lieu d'allonger le délai légal, il faut que tous les hôpitaux publics puissent offrir les services d'IVG jusqu'à douze semaines. Or, c'est précisément ce que permet cet article, qui constitue une vraie solution à ce problème. Alors, votez-le – à moins que vos arguments d'hier ne soient que des prétextes pour cacher ce que vous n'assumez pas car, en réalité, le droit des femmes à disposer de leur corps et de leur vie vous gêne, et vous n'avez nullement envie de résoudre les difficultés qui entravent aujourd'hui le droit à l'avortement.
C'est le contraire que nous défendons. Nous défendons le droit des femmes à disposer de leur corps et du cours de leur vie. Nous voulons que l'accès des femmes à l'IVG soit réel et qu'elles aient véritablement le choix de la méthode employée, comme la loi le prévoit et comme les faits l'empêchent trop souvent, et qu'elles soient accompagnées, dans ce moment difficile, avec bienveillance et dans le respect de leur choix.
C'est la raison pour laquelle nous sommes favorables à cette loi et à cet article 1er bis qui permettra de mieux mailler le territoire et de faire en sorte que les femmes puissent avorter plus tôt, afin que ce droit fondamental ne soit plus entravé.