Intervention de Guillaume Gouffier-Cha

Séance en hémicycle du mardi 30 novembre 2021 à 15h00
Renforcement du droit à l'avortement — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Gouffier-Cha :

Cet article 2 ne vise pas, comme certains ou certaines le prétendent, à supprimer toute possibilité pour un professionnel médical de refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse, mais bien à permettre un meilleur accompagnement des femmes qui se présentent pour interrompre une grossesse non désirée.

Un médecin ou une sage-femme n'est pas obligé de pratiquer une IVG, mais il a l'obligation d'informer sans délai la femme de son refus, et surtout de l'orienter vers un praticien qui, lui, accepte ces interventions. Les médecins ont le devoir d'accompagner les femmes en les écoutant, en essayant de comprendre pourquoi cet enfant est impossible.

Grâce à un amendement du groupe La République en marche, nous créons aussi dans cet article un répertoire des professionnels et des structures pratiquant des IVG, qui sera publié par les agences régionales de santé. Ainsi, l'information sera meilleure et le parcours de soins plus rapide, donc plus efficace.

Il existe encore un véritable tabou sur ce sujet, alors que toutes les femmes – j'y insiste, toutes – y sont confrontées de près ou de loin. Toujours et encore, l'annonce se fait dans la honte et la culpabilité – la honte d'avoir failli, d'avoir raté sa contraception, d'avoir été violée, de ne pas avoir été parfaitement informée, de ne pas avoir bien réagi, de subir des violences, d'avoir peur, et puis la culpabilité d'être face à ce choix, choix qui serait peut-être différent quelques mois plus tard, qui s'impose sur le moment. Certaines ont parfois même le sentiment d'être hors la loi, alors même que la loi n'édicte pas ce qui est bien ou mal, mais pose des limites résultant d'un consensus qui tient à des circonstances de temps et de lieu particulières, bref, aux mœurs.

Ces circonstances sont amenées à évoluer, et c'est ce que nous faisons. L'avortement ne doit pas être une concession faite par le corps médical aux femmes ; c'est un droit fondamental, la libre disposition de son corps et le choix de ce que chacune souhaite pour son avenir. Cessons de voir l'avortement comme un échec, voyons-le comme une solution.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.