La faculté est un lieu crucial de formation de l'esprit critique. Les universités les moins dotées sont d'ailleurs généralement aussi un lieu d'accueil des classes populaires et des étudiants étrangers. Or ce sont elles qui sont le plus souvent délégitimées – peut-être me reprocherez-vous, madame la ministre, de faire ici le lien avec les attaques perpétrées contre les universitaires, fréquemment accusés de verser dans « l'islamo-gauchisme » ou le « wokisme », pour reprendre vos propres mots et ceux du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Alors que ces deux expressions sont pourtant l'apanage de la droite la plus extrême et sont dépourvues de toute assise scientifique, vous les utilisez à l'envi.
L'université est aussi attaquée par un sous-financement chronique : certaines sont exsangues depuis qu'elles sont devenues autonomes. En ce sens, vous poursuivez consciencieusement la politique instituée par Mme Pécresse dès 2007, alors que les facultés font face, dans le même temps, à une explosion du nombre d'étudiants et à une stagnation du nombre d'enseignants titulaires.
Étudier est pourtant un droit et non un privilège – un droit bafoué par ce gouvernement depuis le début de son mandat et le déploiement de la plateforme de sélection Parcoursup.