Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du jeudi 2 décembre 2021 à 15h00
Atténuer les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur générées par parcoursup — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Il est vrai que ce faux bilan ne prend pas en compte les jeunes non affectés qui ont choisi, faute de mieux – et parce qu'ils sont courageux –, de se tourner, par exemple, vers un service civique. Il ne s'agissait pas du tout de leur premier choix mais, n'ayant pas obtenu d'affectation, ils s'y sont résolus en considérant qu'ainsi ils ne perdraient pas leur année. Telle n'est pourtant pas la fonction du service civique, lequel devient de plus ne plus un cache-sexe pour masquer tantôt les dégâts de Parcoursup, tantôt le chômage des jeunes.

En réalité, à la rentrée 2021, ce sont près de 22 000 bacheliers qui n'ont pas trouvé de place dans l'enseignement supérieur. Par ailleurs, des milliers de bacheliers ont été réorientés vers des filières correspondant à leur dixième vœu ou à un sous-voeu. Les retours sont alarmants : lycéens recalés alors que leur moyenne est excellente, bugs informatiques, listes d'attente interminables ou encore jeunes sans formation.

Pourtant ce gouvernement est incapable de reconnaître qu'une de ses mesures a été à l'origine d'un problème. À grand renfort de communication, on nous annonce donc que Parcoursup a été une « vraie réussite » qui, loin d'avoir instauré la sélection, a « favorisé la démocratisation de l'enseignement supérieur » ou encore que tous les candidats ont reçu des propositions « au plus près de leurs vœux ».

Soyons sérieux. Cette plateforme a créé des inégalités de traitement et votre gouvernement devra en rendre compte. Parcoursup laisse l'élève seul face à une série d'opérations qu'il ne contrôle pas. Dans ce système, le droit à l'erreur ou le droit de ne pas savoir quoi faire – car oui, cela arrive – n'existent pas. Parcoursup a remplacé le tirage au sort par la sélection des candidats sur des critères arbitraires. Le recours à des algorithmes opaques porte atteinte au principe d'égalité. C'est ce que l'article 1er de la présente proposition de loi s'efforce de contrer.

Je ne dis pas qu'APB était un bon système – le tirage au sort, ça ne fonctionnait pas. Je dis que Parcoursup, c'est pire.

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