Je souhaite réagir au discours tenu par la ministre, car j'ai le sentiment que nous ne vivons pas dans le même monde. Vous avez raison, madame la ministre, les statistiques doivent être exhaustives et il faut les regarder dans leur globalité. J'opposerai donc deux autres chiffres à la logorrhée que vous nous avez envoyée à la figure : 82 % des lycéens, selon un sondage réalisé par votre propre ministère – il me semble que c'est toujours votre ministère –, jugent la plateforme stressante, et 61 % estiment qu'elle n'est pas juste et ne traite pas tous les candidats de la même manière.
Peut-être trouverez-vous plus étayé l'avis de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), qui me semble être une organisation émettant des avis plutôt clairs et impartiaux : « Du fait de leur opacité », écrit-elle, « les procédures d'affectation dans le processus d'utilisation de Parcoursup sont anxiogènes et sont perçues comme arbitraires. Le manque de transparence qui entoure ces règles de classement nuit à l'efficacité et à l'équité de la procédure […] » La Cour des comptes, organisme impartial – du moins je le crois –, assure quant à elle que « malgré un nombre significatif de nouvelles places créées, le taux de pression des filières sélectives et non sélectives a augmenté entre 2018 et 2019 ». Il n'y a pas que nous qui le disons.
En tant que députés, nous avons l'occasion de rencontrer un grand nombre de citoyens, qui nous font état d'interrogations, d'incompréhension, de stress, alors entendre de la bouche de la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche que ce n'est pas grave d'avoir un peu de stress en terminale parce que c'est l'année du baccalauréat, je trouve cela particulièrement choquant et insultant.