Je confirme ce qu'a dit Sabine Rubin sur le démantèlement des CIO.
Madame la ministre, pourriez-vous répondre à la question que je vous ai posée ? Comment expliquez-vous qu'au moment où vous avez mis en place Parcoursup, on assiste à un développement sans précédent de boîtes tirant leur revenu de l'orientation des lycéens, prestation qu'elles facturent incroyablement cher ?
Les classes supérieures ne sont pas les seules à faire appel à ces boîtes. L'angoisse est si vive chez les classes populaires, qui craignent que l'échec scolaire soit synonyme de mort sociale, que les familles sont prêtes à payer ces sommes de 500 ou 800 euros, en se saignant aux quatre veines pour avoir accès à ces informations. Celles-ci correspondent en effet à des codes scolaires qui sont les ressources de celles et ceux qui les maîtrisent du fait de leur classe sociale d'origine ou du fait d'une ascension sociale. En revanche, les classes populaires ne les maîtrisent pas.
Madame la ministre, vous connaissez ces chiffres et vous savez donc très bien que nous sommes l'un des pays où les inégalités sociales et les inégalités scolaires sont le plus fortement corrélées ; nous sommes même le pays d'Europe où cette corrélation est la plus forte. Le fait de maîtriser ou non les codes scolaires détermine grandement le parcours et l'orientation.
Vous nous assénez la liste des dispositifs existants, mais que constatons-nous sur le terrain ? Je me suis rendue récemment dans une classe de terminale : les élèves sont angoissés ; pour leur orientation, ils s'adressent à leur professeur principal, qui est déjà en difficulté pour faire tout ce qu'il a à faire.
C'est le fondement même de l'orientation par le biais de Parcoursup qui est faussé : l'orientation devrait consister à examiner ce que les élèves aiment, les ressources dont ils disposent et leur potentiel, tandis qu'actuellement elle consiste à essayer de se faire une place dans le labyrinthe qu'est la sélection.