Nous sommes à nouveau saisis du sujet important de l'eau et de l'assainissement, qui fait l'objet de débats récurrents depuis plusieurs années. Je reconnais, monsieur le rapporteur, que cette question revêt un enjeu majeur, d'abord parce que notre réseau d'eau et d'assainissement est l'héritage d'un effort de plus d'un siècle pour aménager et équiper l'intégralité de notre territoire. On l'oublie trop souvent, mais il s'agissait d'un défi technique immense, d'une prouesse d'ingénierie à réaliser, dont les communes ont d'ailleurs été les fers de lance. Les réseaux français de distribution d'eau s'étendent aujourd'hui sur plus de 850 000 kilomètres, soit l'équivalent de vingt fois le tour de la Terre.
Ce réseau dense et universel, nous en sommes non seulement les héritiers, mais aussi les garants. Trop de canalisations sont aujourd'hui vétustes. Vous connaissez les chiffres : dans notre pays, un cinquième de l'eau est perdu au cours de son acheminement. Il s'agit d'ailleurs d'une moyenne, car c'est parfois 50 à 60 %. Nous savons aussi que la ressource en eau va se raréfier avec le changement climatique, certains chercheurs évoquant une diminution d'un cinquième des réserves d'ici à 2050. Nous ne pouvons donc pas tergiverser devant ces enjeux : c'est pourquoi je défends une position aussi bien ambitieuse que pragmatique que vous connaissez bien.