Madame la ministre, ma position représente bien, je crois, celle des députés du groupe de la Gauche démocrate et républicaine : je suis pour un État fort et stratège, qui planifie intelligemment, qui régule, qui aménage et qui prend soin. Nous sommes pour un État qui garantit l'égalité républicaine et le droit à la santé, à l'éducation, au transport et à une vie digne et sûre pour tous. Tel est le sens des propositions que nous avons formulées pendant toute la législature, notamment jeudi dernier, lors de notre niche parlementaire, pour lutter contre les déserts médicaux. Tel est le sens des propositions en faveur de l'égalité républicaine que nous avons défendues lors de notre tour de France des hôpitaux et des EHPAD.
Si les territoires se portent mal aujourd'hui, c'est en raison de la prééminence de la logique comptable sur l'aménagement sanitaire du pays. En effet, en matière de gouvernance, les ARS se comportent bien plus souvent en garantes de l'orthodoxie budgétaire qu'en défenseures de l'aménagement sanitaire du territoire. Sur cette question, le projet de loi reste au bord du gué et ne permettra pas de sortir la santé du dogme des règles comptables.
Je sais que certains ministres, ainsi que l'entourage du Premier ministre précédent, ont évoqué la possibilité de revenir sur l'existence même des ARS. On parle désormais d'intégrer quelques élus dans leur gouvernance : je ne suis pas certain que cela changerait grand-chose.
C'est le sens également de nos propositions pour défendre les lignes de vie de la SNCF, avec des gares qu'il conviendrait de ne pas déshumaniser. Or, étant donné que les gares sont fermées et que l'État a cessé d'investir, la gestion des petites lignes de vie sera transférée aux régions. Il y en a de nombreuses près de chez moi : la ligne Abbeville-Le Tréport, la ligne Abancourt-Le Tréport, ainsi que la ligne Dieppe-Rouen, qui mériterait d'être électrifiée. Peut-être les régions seront-elles plus réactives et davantage soumises à la pression des élus et des habitants pour les entretenir,…