Intervention de Stéphane Viry

Séance en hémicycle du mardi 7 décembre 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Pénurie de médecins généralistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

Dans les territoires où l'offre médicale est faible, des patients privés de médecin généraliste référent sont condamnés à une double peine : non seulement ils rencontrent les pires difficultés pour obtenir une consultation auprès d'un praticien mais, en outre, ils sont punis financièrement puisque la consultation qu'ils ont eu tant de mal à obtenir n'est remboursée qu'à hauteur de 30 % par la sécurité sociale ! Comment remédier à cette situation très injuste pour ces hommes et pour ces femmes désemparés, situation qui peut entraîner une rupture dans la continuité des soins ?

Dans l'immédiat et afin de fluidifier la prise en charge de ces patients tentés, faute d'autres solutions, d'abandonner leur traitement ou de se tourner vers les services d'urgence saturés, il semble opportun de proroger la dérogation qui avait été accordée aux 22 000 pharmacies, au cœur de la crise de la covid 19, et qui leur permettait de faire renouveler une à deux fois des ordonnances dont la date de validité avait expiré. Cette solution permettrait notamment d'éviter le retard dans la prise en charge des patients, surtout âgés et présentant des maladies chroniques.

Une autre piste intéressante consisterait à amplifier le développement de la télémédecine, que ce soit la téléconsultation mais aussi la téléexpertise – pensons à la télédermatologie, au suivi des plaies – dans les zones médicales sous-dotées du fait de leur faible attractivité par manque de services ou des nombreux départs à la retraite de médecins généralistes ou spécialistes. Le retour d'expérimentation de la télémédecine est très favorable.

Enfin, à plus long terme, comment attirer davantage d'étudiants vers l'exercice libéral de la médecine ? Selon les chiffres du Conseil national de l'ordre des médecins, seulement 35 % des internes s'installent dans les cinq ans suivant leur première inscription au tableau de l'ordre. La médecine générale, depuis plusieurs années, est considérée comme une voie de garage bien que, fait exceptionnel cette année, la majore des épreuves classantes nationales ait décidé de choisir la médecine générale ! De nombreux médecins généralistes sont prêts à prendre des étudiants en stage, mais la formation médicale se déroulant essentiellement en hôpital, les futurs médecins sont évidemment plus à l'aise avec un milieu qu'ils connaissent. Il faut donc absolument que les étudiants aient plus de contact avec la médecine libérale partout dans les territoires, notamment dans le cadre des maisons de santé pluridisciplinaires. Il faut aussi accepter de rémunérer correctement l'encadrement du stagiaire, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Sur tous ces points, quelles sont les propositions que le ministère des solidarités et de la santé pourrait formuler rapidement afin de répondre aux grandes difficultés que rencontrent les habitants et aux problématiques majeurs de notre système de santé ? Je vous remercie par avance, monsieur le secrétaire d'État, de la part de Mme Corneloup.

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