Je me fais ici le relais de ceux que l'on appelle les « oubliés » du Ségur, à quelques semaines du lancement de la conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social, qui s'ouvrira le 15 janvier 2022.
Dans le département des Vosges, j'ai été interpellé à plusieurs reprises – je l'ai encore été aujourd'hui – par des salariés du secteur de l'aide à domicile et par des personnels de structures privées relevant du secteur social et médico-social. Tous déplorent un manque de revalorisation de leur activité, alors qu'ils servent l'intérêt général et sont encore aujourd'hui en première ligne face à l'épidémie de covid-19.
Dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, j'avais défendu plusieurs propositions visant à garantir la pérennité des mesures du Ségur de la santé en faveur des professionnels médicaux des établissements de santé et médico-sociaux privés à but non lucratif, mais aussi à assurer la transposition des mesures du Ségur au secteur privé. Toutes ces propositions ont été rejetées en vertu de l'article 40 de la Constitution, dont il a été fait un usage massif ; je le regrette.
Le constat est le suivant : le Ségur de la santé introduit une différence de traitement parmi les salariés, parfois au sein d'un même établissement, ce qui suscite un sentiment d'incompréhension, d'injustice voire de colère. Certes, le 8 novembre dernier, le Premier ministre a procédé à quelques ajustements : certains soignants, oubliés du Ségur en juillet 2020, vont finalement bénéficier de la revalorisation mensuelle. Mais les autres ? Qu'en sera-t-il des autres, monsieur le secrétaire d'État ?
Le secteur de l'accompagnement de la personne, à domicile ou en EHPAD privé, ne cesse de se dégrader. Les personnels préfèrent – à juste titre – quitter ce secteur au profit d'emplois mieux rémunérés, et comment leur en vouloir ? L'évolution salariale est donc nécessaire, mais au-delà, il y va de la capacité des structures sociales et médico-sociales à assurer une mission d'assistance auprès des personnes les plus fragiles, notamment les plus âgées.
Il devient donc nécessaire et même urgent de revaloriser tous les métiers liés à l'accompagnement des personnes ; en effet, bien que les acteurs institutionnels locaux soient régulièrement interpellés, tout comme le Gouvernement lui-même, je ne peux que constater les effets collatéraux importants que produisent les mesures du Ségur sur l'attractivité des métiers du soin et de l'accompagnement, notamment à domicile et en structures adaptées. Quelles mesures le Gouvernement entend-il enfin prendre pour permettre la revalorisation salariale des « oubliés » du Ségur et une meilleure reconnaissance du secteur du social et du médico-social ?