Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du mardi 7 décembre 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Situation de la psychiatrie dans la sarthe

Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles :

Nous n'avons pas attendu les assises de la santé mentale. Je vous rappelle qu'en 2018, Agnès Buzyn avait présenté la feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie. De plus, un certain nombre de mesures d'urgence sont prises pour pallier les problèmes qui, vous avez raison, ont été accrus du fait de la crise sanitaire que nous traversons. Reste que les indicateurs étaient déjà mauvais avant la crise, notamment s'agissant des jeunes. Il y a également un certain nombre de mesures plus structurelles qui prendront plus de temps.

S'agissant plus particulièrement de l'offre de psychiatrie publique dans la Sarthe, elle repose effectivement sur l'EPSM qui dessert un bassin de population de 650 000 habitants. C'est le plus important hôpital psychiatrique de la région Pays de la Loire : il comprend 6 secteurs de psychiatrie adulte avec 235 lits d'hospitalisation complète et 158 places d'hôpital de jour, ainsi que 2 secteurs de psychiatrie infanto-juvénile avec 24 places d'hôpital de jour et 9 lits d'hospitalisation complète. Vous connaissez la situation bien mieux que moi : l'établissement compte 30 à 33 psychiatres. Il a connu de nombreux départs et des postes sont vacants, notamment 30 postes d'infirmiers.

La situation s'est un peu durcie avec le déclenchement du plan blanc, du 22 octobre au 8 novembre, pour faire face à l'afflux de patients aux urgences du centre hospitalier du Mans et aux délais d'admission en hospitalisation au sein de l'EPSM. Le plan a permis l'installation de douze lits post-urgence avec du personnel de l'EPSM qui, depuis, ont été intégrés à l'offre hospitalière de l'EPSM. Il a également permis de faciliter les transferts de patients entre les établissements de la région. Je profite de cette occasion pour souligner la qualité de la collaboration entre les différents centres hospitaliers et l'EPSM.

Si la situation de l'établissement s'est dégradée ces derniers mois, l'investissement des professionnels reste entier pour offrir une prise en charge psychiatrique la plus adaptée. La nouvelle directrice de l'EPSM a réalisé un diagnostic et un audit des forces et des faiblesses de l'établissement, et mène des concertations avec l'ensemble des personnels en vue d'une nouvelle organisation des soins. Pour aider la communauté des professionnels, l'ARS a également mobilisé la Commission nationale de la psychiatrie. Une première rencontre a eu lieu afin de définir les besoins et la méthode de travail. Par ailleurs, l'ARS a missionné début novembre une équipe spéciale pour qu'elle propose des solutions organisationnelles innovantes ; elle a déjà fixé de premiers axes d'action, comme la création d'une cellule d'ordonnancement des lits à l'échelle hémi-régionale. Elle souhaite également favoriser le recrutement de psychologues pour aider les professionnels et encourage le développement de la télémédecine. Les travaux se poursuivent. L'amélioration de la prise en charge ambulatoire des patients est aussi au cœur des réflexions. Bref, tous les acteurs du territoire – dont vous-même, madame la députée, j'en suis convaincu – restent mobilisés pour trouver des solutions face à l'urgence, mais également de façon plus structurelle.

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