Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mardi 7 décembre 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Désertification en zones rurales

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je voudrais tout d'abord souligner votre action au bénéfice du maillage vétérinaire. Je fais mien votre constat : nous faisons face à une désertification vétérinaire très prégnante qui pourrait, finalement, poser la question de la pérennité même de certaines activités ; l'absence de vétérinaire complique considérablement l'activité d'élevage. Il faut agir avec force, ce à quoi se sont employées les majorités successives. Depuis 2017, une feuille de route est dédiée à la lutte contre la désertification vétérinaire ; j'ai estimé qu'il fallait la renforcer et l'actualiser, à la suite d'un gros travail que nous avons fait avec les parlementaires – dont vous, madame la députée – et l'ensemble des professionnels. J'ai présenté cette feuille de route actualisée tout récemment, en octobre dernier ; elle repose sur différents piliers. Permettez-moi d'en présenter certains.

Le premier – vous l'avez évoqué – est la loi DDADUE, qui donne la possibilité aux collectivités locales de prendre des mesures incitatives visant à encourager et à maintenir l'installation des vétérinaires sur le territoire. Cette loi a d'ores et déjà été adoptée. Il fallait un texte réglementaire pour déterminer les territoires où cette action était possible et j'ai souhaité qu'il soit le plus large possible, afin de m'assurer que quelque collectivité que ce soit, souhaitant investir dans ces mesures incitatives, puisse le faire. C'est chose faite. J'appelle d'ailleurs votre attention sur un amendement au projet de loi relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, dit 3DS, visant à pérenniser totalement le volet, territorialement élargi, de l'application de la loi DDADUE.

Le deuxième pilier est évidemment la formation. Il faut former plus de vétérinaires, notamment dans les élevages dits ruraux et de rente, pour ne pas faire que du soin de ville. Nous avons donc accru les moyens alloués à l'enseignement vétérinaire dans le cadre du nouveau projet de loi de finances. Il existe aussi un dispositif très important à mes yeux : les stages tutorés. Lorsque des élèves d'écoles vétérinaires suivent un stage tutoré dans les élevages de rente, près de 80 % des apprenants décident ensuite d'orienter leur projet professionnel vers ces élevages. C'est très important et il ne faut pas lésiner sur les moyens alloués aux stages tutorés, qu'on peut d'ailleurs faire avec les collectivités locales.

Le troisième enjeu consiste à avoir des approches territoriales, avec notamment des diagnostics territoriaux souhaités par la profession. Nous sommes en train de les organiser ; cela prendra la forme d'un appel à projets qui sera lancé dès 2022 et qui permettra de financer de tels diagnostics, afin d'instaurer des politiques publiques territoriales. Enfin, la capacité, en nombre de places d'apprenants, est renforcée, que soit dans les voies postbac ou dans de nouvelles écoles vétérinaires. Nous travaillons ardemment à ce sujet. Voilà, madame la députée, quelques principales mesures ; à l'évidence, j'aurais pu en détailler d'autres.

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