Les situations qui viennent d'être évoquées s'expliquent en partie par le fait que les bailleurs sociaux n'agissent plus en fonction d'une logique de responsabilité par rapport à un territoire, mais d'une logique purement financière. Or, il est évident que la vente en bloc de logements sociaux, sans considération des effets qu'une telle opération peut avoir sur le terrain, se révèle souvent problématique.
Ayant moi-même été maire durant près de dix ans, j'ai eu affaire à un bailleur qui a vendu des logements en me promettant que le produit de la vente serait réinvesti sur place, ce qui n'a jamais été le cas. Surtout, il a créé une copropriété dont certains logements ont été vendus et d'autres non, ce qui a rendu la copropriété ingérable, le bailleur s'étant largement désengagé : il n'y a pas d'accompagnement sur place et les relations humaines sont inexistantes.
Quand on achète son logement dans le cadre d'un parcours locatif, par exemple en vue de la retraite, il y a généralement un accompagnement assuré par le bailleur, qui reste engagé. Malheureusement, certains bailleurs font le choix d'abandonner leur territoire, ce qui est un vrai problème. Il est nécessaire que l'on puisse apporter des réponses aux territoires confrontés à ce genre de situations – qu'ils soient carencés ou non – et, pour cela, il faut que l'avis des maires soit pris en compte et surtout qu'il ne soit pas permis d'abandonner des territoires soumis à des besoins importants en termes de logements sociaux.