Un budget de fin de législature est toujours différent des autres, mais notre groupe tient à souligner un problème important de méthode : en première lecture, le Gouvernement a déposé plus de 150 amendements – dont un amendement record à 34 milliards d'euros, sans aucune étude d'impact. Il a réitéré cette méthode aujourd'hui, ce qui ne permet pas un examen approfondi en commission et nuit à la sincérité de nos débats, d'autant plus que les amendements gouvernementaux ont régulièrement un coût important. Je ne reviendrai même pas sur les secondes délibérations, une procédure inacceptable et irrespectueuse de la représentation nationale.
Sur le fond, nous avons marqué notre inquiétude quant à la trajectoire budgétaire. La crise sanitaire n'a fait qu'aggraver une évolution déjà inquiétante : le déficit dépasse aujourd'hui les 150 milliards d'euros, un résultat plus qu'inquiétant, et, en conséquence, notre dette publique atteint les 114 % du PIB, se rapprochant des 3 000 milliards d'euros. Cette progression pèsera sur les générations futures, ce qui est plus que regrettable.
Nous sommes nombreux à vous avoir alertés sur un certain nombre de points, monsieur le ministre délégué, monsieur le rapporteur général, chers collègues de la majorité, que vous n'avez malheureusement pas pris en compte : je pense entre autres à la politique de la ville, au logement et à la transition énergétique.
Mais je veux revenir en particulier sur les échanges que nous venons d'avoir sur la péréquation régionale parce qu'ils sont l'illustration d'un manque de confiance vis-à-vis des élus locaux alors que les territoires devraient être vos partenaires, des alliés essentiels, en particulier dans cette période charnière entre sortie de crise et nécessaire relance durable dans les territoires pour réussir à relever les enjeux liés au développement économique, à la décarbonation de notre économie, à la transition écologique.
Pour toutes ces raisons et bien d'autres, le groupe Libertés et territoires votera majoritairement contre ce budget.