En défendant tout à l'heure la motion de rejet préalable, j'ai manqué de temps et il m'a ainsi manqué un argument important que je tiens à porter à la connaissance de mes collègues afin qu'ils puissent déterminer en pleine connaissance de cause leur vote sur cette motion.
En effet, avec la prise d'empreintes forcée pour les mineurs non accompagnés, on atteint des sommets de… je ne sais pas comment le dire sans être désagréable ! Je ne comprends pas comment on peut prétendre que c'est pour son bien qu'on va forcer un mineur– car c'est ce qui nous a été dit durant le débat dans l'hémicycle. Non, ce n'est pas pour son bien qu'on contraint un mineur entouré de policiers et qu'on pose son pouce ou ses autres doigts sur un tampon encreur ; on le fait pour qu'il suive son cursus pénal. C'est cela, la réalité car, s'il en est là, c'est qu'il y a eu une défaillance de la prise en charge par les services sociaux censés l'accompagner pour qu'il s'insère dans notre société, pour qu'il soit pris en considération, mis à l'abri et protégé. Or, comme chacun l'aura compris, ce n'est évidemment pas le but de la manœuvre.
Voilà donc un élément de plus – mais nous en avions bien d'autres sous la main – sur lequel on peut se fonder pour s'opposer une fois encore à ce texte fourre-tout.
J'ajouterai, pour conclure, que les arguments que j'ai présentés à propos de la vidéosurveillance ne sont pas exactement les miens, mais ceux de scientifiques. Il est amusant qu'on conteste avec autant de culot la science et la scientificité des arguments que nous apportons dans ce débat – mais chacun prendra ses responsabilités.