J'ai également une pensée particulière pour les directrices et directeurs d'établissement de ma circonscription, avec lesquels je travaille et qui ont pu contribuer à la réflexion des parlementaires.
La crise sanitaire que nous traversons est très difficile. Elle a mis en évidence, plus que jamais, le rôle primordial des directrices et des directeurs d'école dans notre système éducatif. En première ligne, ils ont su gérer l'urgence de la continuité pédagogique. Leur travail s'est étendu bien au-delà de leurs fonctions habituelles, lorsqu'ils ont dû coordonner leur action avec celle de leurs collègues, maintenir le lien avec les familles et les collectivités, organiser l'école à distance puis garantir l'ouverture des écoles afin d'éviter le décrochage scolaire. Face aux épreuves, ils sont un socle solide sur lequel on peut compter.
Dire que les directrices et directeurs d'école exercent beaucoup de responsabilités est un euphémisme : la direction d'une école est un engagement à temps plein. Depuis plusieurs années, ils font face à une multiplication des responsabilités qui leur incombent. Je pense à l'élaboration des plans de sécurité, une tâche qui s'est accrue avec l'augmentation du risque terroriste. Je pense également à la politique volontariste en faveur de l'école inclusive, qui implique de nouvelles relations avec les familles, l'équipe pédagogique et les pôles inclusifs d'accompagnement localisés, ainsi qu'un rôle important de lien avec l'inspecteur d'académie.
Or la grande majorité des directeurs d'école sont des enseignants qui assurent la direction d'un établissement en plus de leur charge d'enseignement, sans réel pouvoir de décision. Pour pouvoir remplir correctement leurs missions, il leur manque le temps et les moyens adéquats, d'une part, et une fonction reconnue comme telle, d'autre part. Cette situation provoque naturellement des tensions, un sentiment d'impuissance et parfois de lassitude, à tel point qu'il est devenu difficile d'attirer les jeunes générations : près de 4 000 postes seraient ainsi vacants.
L'école est pour nous une priorité absolue depuis le début du quinquennat. Cette priorité s'est traduite notamment par des réformes ambitieuses : le dédoublement des classes en primaire, la revalorisation des salaires des enseignants, la réforme du baccalauréat et de l'orientation. Depuis 2017, sous l'impulsion de Jean-Michel Blanquer, le Gouvernement et la majorité se sont également engagés à offrir une plus grande reconnaissance et une augmentation des moyens financiers, humains et matériels aux chefs d'établissements. Je pense notamment à l'extension d'un jour de décharge supplémentaire à tous les directeurs d'école et à l'alignement du régime de décharges des écoles élémentaires sur celui des écoles maternelles. Je pense également à la mise en place d'un nouveau système d'accompagnement des directeurs d'école, ou encore au renforcement du rôle de pilote pédagogique du directeur d'école. Je pense enfin au versement d'une prime de rentrée de 450 euros en février 2021.
Il convient, avec ce texte, d'aller encore plus loin en revalorisant le sens même de leur rôle. La présente proposition de loi s'inscrit dans cette perspective en affirmant le statut décisionnaire du directeur d'école sur le plan pédagogique comme sur celui de la vie quotidienne.
Cette proposition de loi s'appuie sur des constats de terrain très concrets afin d'apporter des réponses adaptées aux problématiques des directeurs d'école dans l'intérêt des enfants, de leur avenir et de leur développement. Il était donc primordial d'inscrire dans le marbre de la loi les missions afférant à la fonction, afin de légitimer le statut des directrices et directeurs d'école auprès de leurs équipes pédagogiques comme auprès des parents d'élèves dont ils sont le premier interlocuteur.
Le groupe Agir ensemble considère que cette proposition de loi va dans le bon sens. Elle est historique car elle valorise enfin le statut de directeur d'école et leur accorde une solide formation préalable. Piliers de l'éducation nationale, ils veillent au bien-être de tous et à la réussite de chacun. Il était donc important que la loi leur accorde une légitimité plus grande, à la hauteur de leurs missions.
Depuis quatre ans et demi, nous œuvrons pour l'égalité des chances et pour la laïcité au cœur de l'école. Ces réformes importantes, essentielles même pour l'avenir de nos enfants, ont été menées dans un état d'esprit constructif. Vous avez toujours eu notre confiance, monsieur le ministre. Nous voterons cette proposition de loi émanant de notre collègue Cécile Rilhac avec beaucoup de détermination.