Depuis le 3 novembre 2021, à neuf heures vingt-deux, les femmes travaillent gratuitement. Un an plus tôt, elles travaillaient sans contrepartie à compter du 6 novembre. Ainsi, si l'on entend parfois s'exprimer une grande autosatisfaction, d'année en année, les inégalités salariales entre les femmes et les hommes s'aggravent en France.
Les chiffres sont édifiants : une femme gagne en moyenne 25,7 % de moins qu'un homme ; à contrat, diplôme, expérience et responsabilités égaux, cet écart est de 10 % ; 82 % des salariés à temps partiel et deux tiers des travailleurs pauvres sont des femmes. Les inégalités dans le monde du travail demeurent criantes. Elles ont des conséquences sur toute la vie, dans toute la vie et tout au long de la vie, se répercutant sur les droits au chômage ou à la retraite.
Cette violence sociale à l'égard des femmes est-elle sans lien avec les violences dont nombre d'entre elles sont victimes ? L'inégalité de traitement laisse s'installer l'idée d'une inégale dignité. « Une femme sur trois est victime de violences au cours de sa vie », rappelait Fanny, une jeune lycéenne, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. « Nous les femmes, il faut trouver le courage d'être libres et de dire stop. » C'est toute la société qui doit « dire stop », en agissant.
Malgré les huit lois votées en faveur de l'égalité professionnelle ces dernières années, force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. La législation reste bien trop timide, se limitant souvent à des politiques de quotas pour améliorer la représentation des femmes dans les instances de direction des entreprises.