Madame la ministre de la transformation et de la fonction publiques, alors que les prix flambent et que le pouvoir d'achat est la première préoccupation des Français, M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, a appelé les entreprises « à prendre leur part de responsabilités » en matière de hausse des salaires.
Pourtant, la semaine dernière, le premier employeur de France a annoncé, par la voie d'Amélie de Montchalin : « Toutes les conditions ne semblent pas aujourd'hui réunies pour une réévaluation immédiate du point d'indice » des fonctionnaires. Les 5 millions d'agents de la fonction publique n'auront connu aucune augmentation de salaire sous ce quinquennat et depuis douze ans, à l'exception de la microrevalorisation de 2016. Les plus chanceux devront se contenter d'un chèque inflation de 100 euros, qui n'est ni suffisant, ni pérenne.
Le constat est édifiant : en vingt ans, le pouvoir d'achat des fonctionnaires a décroché de 20 % par rapport à l'évolution du coût de la vie. Nous assistons à une véritable paupérisation de la fonction publique, qui entraîne une crise des vocations, notamment dans l'éducation nationale et dans les hôpitaux, qui peinent de plus en plus à recruter.
Vous refusez de toucher au point d'indice des fonctionnaires comme vous refusez de rehausser le SMIC pour les salariés du privé. Vous achetez la paix sociale à coups de mesures sectorielles sans ambition.
Alors que l'inflation a atteint 2,7 % sur un an, quand les conditions seront-elles réunies, selon vous, pour le dégel du point d'indice des fonctionnaires et le rattrapage de la perte de salaire qu'ils subissent depuis tant d'années ?