Monsieur le président, madame la présidente de la commission, madame la rapporteure, chers collègues, le présent texte vise à garantir que personne ne puisse, à la faveur d'une manipulation quelconque, se retrouver, à son insu ou contre sa volonté, candidat titulaire ou suppléant à une élection. Il a reçu un accueil favorable de l'ensemble des groupes politiques lors de son passage au Sénat et en commission, et a même vu son champ d'application élargi. Il va sans dire que l'enrôlement de ces candidats malgré eux est inacceptable : il est une humiliation de personnes vulnérables et une atteinte à l'intégrité du jeu démocratique. Le groupe La France insoumise votera donc évidemment ce texte. Il le fera avec d'autant plus de facilité que ses membres, et notamment son président Jean-Luc Mélenchon, ont souvent eu à pâtir des méthodes de falsification dont certains, sur ces bancs mêmes, se sont fait une spécialité : faux candidats, faux tracts, fausses déclarations, rumeurs infâmes. Presque toujours employés par les mêmes individus, les moyens mis en oeuvre pour fausser les scrutins sont nombreux.
C'est pourquoi le groupe La France insoumise regrette que le texte examiné aujourd'hui ait un objectif trop étroit. Il aurait pu tout d'abord renforcer l'arsenal à disposition du juge pour enrayer cette tendance à polluer le débat. Il faut dire que la timidité dont les auteurs du texte ont fait preuve rappelle, bien malgré eux sans doute, celle qu'a montrée le gouvernement socialiste durant l'affaire des faux tracts d'Hénin-Beaumont. Il faut croire qu'à l'époque, la fermeté n'était pas à l'ordre du jour !