À l'hôpital de Bailleul, un patient est mort faute d'anesthésiste. Partout, les hôpitaux craquent. À Saint-Junien, Pontivy, Moissac, Senlis, Saint-Calais et Luçon, partout les urgences ferment la nuit ou le week-end, quand elles ne ferment pas tout court. Partout, des services de cardiologie, de neurologie ou de chirurgie ferment. Partout, ce sont des « pertes de chance », comme on dit dans votre jargon : des cancers qui ne sont pas découverts, des enfants qui ne sont plus suivis en pédiatrie. Partout, ce sont des soignants qui fuient, qui s'enfuient, parce qu'ils sont usés et épuisés, mais pas seulement : ils fuient et s'enfuient parce que vous les avez trompés !
Que s'est-il passé ? Pendant la crise sanitaire, comme pendant une épreuve, les soignants ont tenu sur leurs nerfs, mais aussi sur l'espoir. Le président Macron leur chantait de telles louanges, à eux les « héros en blouse blanche ». Il leur promettait un « après », où ils pourraient tout simplement faire leur métier. Ils y ont cru, mais qu'ont-ils vu, dans votre budget, l'an dernier ? Des économies de 1 milliard d'euros à l'hôpital et 5 700 suppressions de lits !