Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 3 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Présentation

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Depuis plusieurs semaines, nous attendions avec impatience des fêtes de fin d'année synonymes de repos et de moments si précieux partagés en famille. Les choses ne se sont pas passées tout à fait comme nous l'espérions, mais depuis bientôt deux ans, nous avons appris à vivre avec un virus qui nous oblige sans cesse à revoir nos plans, à nous adapter, parfois au dernier moment – quand, par exemple, testé positif, on décide de s'isoler et de ne pas passer Noël en famille pour protéger les siens. Permettez-moi tout de même, dans ces conditions si particulières, de vous adresser mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année, des vœux de solidarité et de santé, en plein accord avec ma mission ministérielle et en phase avec les exigences de la période que nous traversons.

Cette période est incontestablement difficile. Vous le savez, le variant omicron nous a fait battre ces derniers jours de tristes records de contaminations, ce variant étant bien plus contagieux qu'un variant delta qui l'était déjà beaucoup. Comme je l'ai dit devant votre commission des lois, chaque seconde, plus de deux Français sont contaminés par le virus : cela veut dire que, d'ici à la fin de mon intervention – et vous verrez qu'elle n'est pas très longue –, plus de 1 000 de nos compatriotes auront été diagnostiqués positifs au covid.

Le raz-de-marée est donc là et bien là, et il est vertigineux, mais nous ne cédons pas à la panique : le texte que nous allons examiner ensemble est un texte de sang-froid, un texte de responsabilité, digne d'un pays qui, depuis deux ans, a connu bien des périls mais qui n'a jamais baissé les bras. Les Français font preuve de courage depuis le début de la pandémie, ils font face, et je veux leur rendre hommage, parce que les sacrifices qui leur sont demandés sont colossaux. J'ai une pensée toute particulière pour les jeunes, les collégiens, les lycéens et les étudiants, qui retrouvent le chemin des écoles. Chaque génération se construit dans des épreuves collectives majeures, qu'il ne s'agit évidemment pas de comparer, mais cette crise sanitaire en fait partie. J'espère de tout cœur que ce que les plus jeunes retiendront de cette épreuve, au-delà des restrictions, c'est la solidarité, l'engagement, la volonté sans cesse réaffirmée de ne laisser personne au bord du chemin.

Tels sont les principes qui nous ont guidés à chaque étape de la crise sanitaire et qui nous guident encore aujourd'hui. Je comprends la fatigue, je comprends la lassitude mais j'ai toujours dit que cette crise sanitaire serait une course de fond, une épreuve d'endurance. Le texte que nous examinons renforce certaines mesures existantes, qui nous ont d'ores et déjà permis de contenir l'épidémie et d'éviter des choix plus radicaux – je pense bien entendu au confinement.

Ce texte s'appuie sur ce que nous savons du virus et sur ce que nous avons à notre disposition pour le combattre activement. Si, malgré la présence d'un variant très virulent, nous pouvons envisager de vivre le plus normalement possible, sans fermer nos écoles ni nos commerces – comparez avec ce qui se passe autour de nous en Europe, où les bars et les restaurants sont fermés, où les limitations de rassemblement sont beaucoup plus drastiques encore que les nôtres –, c'est parce que nous avons un vaccin. Les Français ne s'y sont pas trompés : ils seront, d'ici demain, 53 millions à avoir reçu au moins une première injection, un an après notre chère Mauricette. Qui eût cru, il y a un an, que tant de Français se laisseraient convaincre par la vaccination ? Il faut le saluer, parce que le choix de la science, le choix du savoir, le choix de la responsabilité est toujours le bon choix.

À bien regarder ces chiffres, on comprend que la société française, au fond, n'est pas divisée ; à bien regarder ces chiffres, il devient évident que la forêt qui pousse fait moins de bruit que l'arbre qui tombe.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.