Intervention de Alexandra Louis

Séance en hémicycle du lundi 3 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandra Louis :

Je veux d'abord remercier toutes celles et ceux qui sont en première ligne depuis le début de la crise et qui incarnent l'esprit de résilience de notre pays face à ce fléau : le personnel médical et paramédical, les enseignants, les policiers et tous ceux qui ont travaillé sans relâche pour nous protéger face à cette crise sans précédent.

Nous voici réunis une nouvelle fois au sein de cet hémicycle pour examiner un douzième texte sur la gestion de la crise sanitaire. Cela représente pour chacun de nous une immense responsabilité, quelles que soient nos opinions, et nous en prenons chaque jour la mesure.

Chacun débattra et votera en son âme et conscience, mais il n'est pas acceptable qu'en dépit des principes démocratiques et humains les plus élémentaires, certains d'entre nous fassent l'objet d'insultes, de menaces de mort, et même de violences – sur ce point, je m'associe aux propos de Mme la présidente de la commission des lois. Mon groupe dénonce fermement les agissements de ces lâches qui se placent volontairement en dehors de la République. Nous ne céderons jamais sous le joug de leurs menaces et nous ne les laisserons pas interférer dans le processus démocratique.

Il convient de rappeler que, depuis le premier jour de cette crise sanitaire, nous avons dû prendre des décisions importantes pour nos concitoyens, avec les connaissances scientifiques évolutives dont nous disposions et en fonction de la situation épidémique. À chaque étape, nous avons eu le souci de concilier les droits garantis par notre Constitution en termes de protection de la santé et de la vie et les autres droits et libertés, notamment celle d'aller et venir. C'est bien le propre d'un État de droit que de devoir concilier ces impératifs, et cet exercice est évidemment plus difficile en période de crise.

Pour garantir la conciliation de ces exigences, chacun a joué son rôle. Les scientifiques se sont exprimés, le Conseil d'État a émis ses avis, la représentation nationale s'est réunie à chaque étape pour débattre et voter, le Conseil constitutionnel a exercé son rôle de vigie et les différentes juridictions ont exercé leur contrôle lorsqu'elles étaient saisies. Chacun a recherché l'équilibre nécessaire dans la préservation du droit à la santé et les libertés individuelles et collectives. C'est dans cet état d'esprit que nous abordons ce nouveau texte aujourd'hui, face à une situation épidémique qui s'est dégradée avec l'arrivée d'un nouveau variant, en dépit des effets bénéfiques de la vaccination.

Une fois de plus, les chiffres ne sont pas bons. Nous les connaissons bien puisque nous les entendons à longueur de journée, d'abord à la radio, tous les matins, puis à la télévision. Ils tournent en boucle sur les chaînes d'information en continu et sur nos téléphones. Nos journées sont rythmées par d'incessantes notifications au sujet de ce virus qui empoisonne nos vies depuis hélas deux ans.

L'ensemble de la classe politique, à de rares exceptions qui ne méritent pas d'être commentées ici, reconnaît l'importance de la vague delta et le raz-de-marée omicron, dont les sinistres embruns n'épargnent personne. Au fil des mois, nous avons construit des solutions mettant au premier plan la vaccination en complément des autres mesures sanitaires. Depuis le début de la crise, le groupe Agir ensemble porte des propositions claires. Dans une tribune que nous avons publiée dans Le Journal du dimanche (JDD) du 11 décembre dernier, nous avons formulé à nouveau plusieurs propositions pour lutter contre la covid-19. Il nous apparaît en effet souhaitable, entre autres, d'introduire les données relatives au covid long et à ses effets dans les décisions politiques prises en matière de gestion de cette crise ; de renforcer la stratégie du « tester massivement » – car la question du test obligatoire doit se poser avec autant d'acuité que celle de la vaccination ; de tracer systématiquement et d'isoler strictement malades et cas contacts en appliquant les mêmes efforts à nos frontières.

Nous pensons également qu'il est fondamental de ne pas attendre la fin de la crise sanitaire pour tirer les leçons économiques, sociales et environnementales de la multiplication des zoonoses, dont la covid n'est probablement qu'un prélude.

Le texte qui nous est soumis a évolué en commission des lois sur quelques points. L'adoption d'un amendement a permis de prévoir que les enfants en sortie scolaire ne seront pas soumis au nouveau passe vaccinal, mais simplement au passe sanitaire. Le groupe Agir ensemble salue une précision importante et adaptée, introduite par des parlementaires consciencieux et votée par des députés responsables.

Je ne doute pas que les débats qui s'annoncent permettront d'affiner encore ce texte. Dans cette perspective, la majeure partie des députés du groupe Agir ensemble voteront en sa faveur.

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