Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du lundi 3 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Le soir du 31 décembre, comme tous les ans, je suis allé avec le maire de Dieppe à la rencontre de ceux qui prennent soin des gens pour leur témoigner notre soutien et notre reconnaissance : forces de police et de gendarmerie, pompiers, soignants. Nous nous sommes rendus symboliquement aux urgences de la ville. Si l'hôpital est encore debout, j'ai lu dans les regards de toutes ces premières lignes de la gravité et de l'inquiétude face au raz-de-marée annoncé, mais aussi de la colère rentrée devant l'absence de signes politiques forts vers un réarmement de l'hôpital, comme si le covid n'avait pas agi comme un amplificateur de l'abîme dans lequel l'hôpital public est plongé depuis longtemps.

C'est dans ce contexte extrêmement tendu que nous examinons ce douzième texte de gestion de crise. Vous avez brandi des chiffres qui donnent le vertige, monsieur le ministre, pour défendre votre seule réponse, le passe vaccinal, que vous imposez par un acte d'autorité. Vous revenez devant nous avec la même urgence, la même panique que les premières fois, sans davantage de bilan ou d'humilité, vous en tenant à la posture du pouvoir solitaire qui a toujours raison et qui rechigne à répondre aux questions réitérées de la représentation nationale.

Ce débat sera donc pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, dont l'engagement en faveur de la vaccination du plus grand nombre ne saurait être contesté, l'occasion de vous interpeller à nouveau, d'autant que nos amendements de fond ont été rejetés, en commission, au titre de l'article 45 de la Constitution.

Avec ce passe vaccinal, vous instaurez l'obligation vaccinale – pourquoi ne pas l'assumer ? –, contredisant une fois de plus vos propos d'hier. Et cette obligation, vous la faites reposer sur la responsabilité des citoyens eux-mêmes, ce qui revient à stigmatiser les non-vaccinés alors que vous reconnaissez du bout des lèvres que la majorité d'entre eux sont non pas des antivax mais plutôt des gens qui se sentent éloignés de la République ou qui lui sont indifférents. Pourquoi refusez-vous de renforcer la seule démarche efficace qui soit, le « aller-vers » ?

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