Nous examinons aujourd'hui le douzième projet de loi relatif à l'urgence sanitaire. Avec ce nouveau texte, le Gouvernement souhaite renforcer les outils existants en matière de gestion de crise en substituant au passe sanitaire un passe vaccinal qui exclurait la possibilité, pour les personnes non vaccinées, de se faire tester afin d'accéder aux activités de loisirs. Le texte propose également de renforcer les mesures de lutte contre la fraude. Ces différentes mesures sont prises, selon le projet de loi, pour « protéger la population sans devoir recourir à des mesures de restrictions généralisées, et dans un contexte où la vaccination est l'outil permettant de lutter durablement contre le virus ». Le groupe Les Républicains partage la conviction selon laquelle il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour éviter un nouveau confinement et un nouveau couvre-feu.
Vous le savez, monsieur le ministre, l'utilité du passe vaccinal soulève des interrogations chez un grand nombre de nos concitoyens. Il y a, tout d'abord, ceux qui sont opposés au vaccin, que vous n'arriverez pas à convaincre et sur lesquels le passe vaccinal n'aura pas plus d'effet que le passe sanitaire ; il accroîtra seulement un peu plus leur mécontentement. Il y a aussi beaucoup de Français vaccinés qui s'interrogent sur l'accumulation des mesures prises par le Gouvernement et sur les contraintes qui s'ajoutent les unes aux autres.
Reconnaissons qu'il y a beaucoup à redire sur la gestion de la crise par cette majorité. Chacun a en tête l'échec du Gouvernement sur les masques et les tests, ainsi que le retard pris dans la campagne de vaccination au début de l'année 2021. Pour remédier à ces problèmes, il a fallu la mobilisation des collectivités locales, des régions, des départements, des communes, comme des services préfectoraux. Le protocole vaccinal est désormais bien organisé et efficace ; il a trouvé son rythme de croisière.
En ce début d'année, de nouvelles mesures sont appliquées, chacune d'elles suscitant au mieux l'incompréhension, au pire la consternation des Français. Depuis ce matin, on ne peut plus se restaurer dans les trains et au cinéma, on ne peut plus boire un café debout, et le port du masque est de nouveau obligatoire dans de nombreux centres-villes. Chacun le sait, ces mesures ne changent rien. Au contraire, elles discréditent l'action publique. Que vous ayez eu besoin d'un Conseil des ministres extraordinaire et d'un Conseil de défense pour en arriver là n'a fait qu'accroître l'impression d'impréparation donnée par le Gouvernement, impression renforcée par les annonces relatives à la rentrée scolaire, publiées la veille de la rentrée, en fin d'après-midi.