Sous couvert de simplification, il s'agit en réalité de faire payer aux patients les carences de la médecine de ville.
Aller aux urgences n'est pas un choix, mais souvent la seule option qui s'offre aux assurés sociaux. En effet, dans mon département de Seine-Saint-Denis – mais c'est le cas de bien d'autres –, plus de 30 % des assurés sociaux ne disposent pas de médecin traitant.
Ainsi, derrière cette mesure comptable, qui vise à dissuader la fréquentation des urgences, vous opérez de fait un changement de paradigme. Nous étions fiers, en France, que la carte Vitale soit le seul sésame pour accéder aux urgences : faudra-t-il désormais y ajouter la carte bleue, comme aux États-Unis ?