Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 4 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Discussion des articles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

J'espère vraiment, monsieur le ministre, que vous saurez écouter votre conscience. En effet, je ne vois aucun argument capable de résister à ceux qui sont avancés depuis tout à l'heure par les membres de l'opposition.

Le premier est assez fondamental. Le présent amendement constitue certes pour nous un amendement de repli, car nous jugeons que le passe vaccinal pose de toute façon un problème global de discrimination. Mais, en l'espèce, la discrimination serait double : en réalité, la vaccination ne dépendra pas du choix de l'enfant mais bien de celui de ses parents. Par conséquent, à partir du moment où vous exigez un passe vaccinal pour des enfants dont ce sont les parents qui décident, vous portez atteinte à leurs droits, qui sont reconnus à l'échelle internationale.

C'est d'ailleurs pour cette raison que la Défenseure des droits est montée au créneau sur ce thème, au moment de l'introduction du passe sanitaire – ces arguments valent évidemment aussi pour le passe vaccinal. Elle faisait d'ailleurs remarquer une deuxième chose, concernant un argument que j'ai entendu dans les couloirs, selon lequel les enfants non vaccinés ne seraient finalement pas tellement pénalisés, puisque, leurs parents n'ayant pas de passe vaccinal, ils ne pourraient de toute façon, vaccinés ou non, pas aller au restaurant avec eux. J'espère qu'un tel argument ne sera pas mobilisé, parce que je vous rappelle que les enfants font du sport et ont des loisirs de manière autonome, et il peut même leur arriver de se rendre dans des lieux de sociabilité entre copains. Si nous adoptions votre mesure, les droits de l'enfant se trouveraient donc pénalisés dans des domaines aussi essentiels que les loisirs ou le sport.

Enfin, d'un point de vue éthique, il serait vraiment problématique d'introduire une obligation vaccinale pour une tranche d'âge qui ne risque aucunement de contracter une forme grave de la maladie, d'autant qu'elle ne risque pas non plus de transmettre davantage le virus, puisque le vaccin n'empêche pas la transmission.

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