Je souscris aux arguments qui viennent d'être avancés. L'amendement vise à exclure les transports publics interrégionaux du champ d'application du passe vaccinal. Le Conseil d'État lui-même, se souvenant quelquefois du rôle qu'il doit jouer, indique dans son avis sur le projet de loi que cette disposition « est de nature à porter une atteinte substantielle à leur liberté d'aller et venir », liberté fondamentale garantie par l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies au palais de Chaillot, à quelques centaines de mètres d'ici. Nous n'avons pas envie de retirer cette liberté aux 5 ou 6 millions de nos compatriotes que, contrairement à vous, nous n'avons pas envie d'emmerder. Parmi eux, il y a des actifs qui voyagent pour le travail ou des personnes qui se rendent au chevet d'un proche.
Au-delà de la réflexion sur la liberté, avez-vous pensé à l'absurdité d'une telle mesure, monsieur le ministre ? Ainsi, je pourrais, sans passe vaccinal, partir de Nîmes, située dans mon département du Gard, pour aller à Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, soit 204 kilomètres et deux heures et demie de train. En revanche, je ne pourrais rejoindre Avignon de Nîmes, villes distantes de seulement 45 kilomètres, car elles ne sont pas dans la même région. Chacun peut apprécier la pertinence de cette disposition. C'est la raison pour laquelle nous demandons sa suppression.