Un chef de l'État ne peut affirmer que les non-vaccinés sont irresponsables et ne sont plus des citoyens.
En tant que chef du Gouvernement, il aurait été utile que vous vous joigniez à nos débats plus tôt. Il est désormais utile que vous assuriez à la représentation nationale que dans votre esprit – à défaut de celui du chef de l'État –, le projet de loi n'a pas pour objet d'emmerder les Français, même si vous les jugez irresponsables, et qu'il faut continuer à les convaincre de se vacciner pour que la population dans son ensemble vive plus sereinement. Dans cette triste affaire, l'exécutif a une grande responsabilité : la marque de mépris que le chef de l'État a envoyée aux Français qui ne lui plaisent pas – c'est-à-dire qui ne pensent pas comme lui – a rejailli sur le Parlement et s'y est exprimée. Mieux vaudrait respecter les Français pour arriver à les convaincre, à les protéger, à les soigner et à les rassembler. C'est normalement le rôle d'un exécutif ; vous en êtes la deuxième figure : la première ayant renoncé, pouvez-vous encore respecter les Français, ou considérez-vous que le chef de l'État a raison de vouloir en emmerder un certain nombre ?