Le tableau que j'ai dans la main, monsieur le ministre, est le symbole de votre échec. Je vous alertais déjà sur ce point l'été dernier, en rappelant qu'en France, la couverture vaccinale des plus de 80 ans et des personnes fragiles était la moins élevée d'Europe de l'Ouest. Or les choses n'ont pas évolué. Des mois et des mois sont passés, tout comme le passe sanitaire, et rien n'a changé. Que montre ce tableau ? Que le taux de vaccination des plus de 80 ans demeure le plus bas, se situant à 88 % en France, contre 100 % en Espagne, en Belgique, au Portugal et au Danemark et 99 % en Italie.
Dit autrement, les personnes qui bénéficieraient le plus de la vaccination sont moins couvertes que la moyenne de la population française. Il en va de même des personnes obèses, des personnes diabétiques et des personnes risquant de faire une embolie pulmonaire, qui sont respectivement 14 %, 12 % et 13 % à ne pas être vaccinées.
Est-ce en leur mettant une seringue sous la gorge que nous y remédierons ? Est-ce en disant aux personnes non vaccinées de plus de 80 ans qu'elles ne pourront plus aller au restaurant, au cinéma ou au théâtre et qu'elles ne pourront plus prendre le train que vous les convaincrez que le vaccin est utile pour leur santé ? Non ! Cela n'aura pas d'impact sur elles. D'autres générations qui, elles, voudront continuer de vivre plus ou moins normalement, se résoudront à se faire vacciner, mais en étant davantage contraintes que convaincues.
Au fond, ces chiffres illustrent le fait que le seul outil de gestion de la crise sanitaire dont vous disposez est la contrainte.