Intervention de Olivier Serva

Séance en hémicycle du mercredi 5 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Serva :

J'exprime devant vous l'opinion actuelle et majoritaire du peuple guadeloupéen. Nous discutons d'un projet de loi visant à généraliser le passe vaccinal, ce qui affectera plus de 65 % des Guadeloupéens qui ne sont pas vaccinés. Je note la présence dans le texte d'une pseudo-adaptation, puisqu'il ne s'agit pas d'une mesure spécifique à l'outre-mer mais de pouvoirs conférés à l'exécutif sur l'ensemble du territoire national.

En Guadeloupe, nous restons soumis au bon vouloir du préfet, selon des critères de report flous et des modalités de consultation des élus qui ne figurent pas dans le texte ; or, quand c'est flou, dit-on, il y a un loup. Je vous pose donc la question directement, monsieur le ministre : jusqu'à quand y aura-t-il un report en Guadeloupe et selon quels critères ? Pourquoi refusez-vous de le sanctuariser de manière non équivoque dans le corps du texte ?

Je refuse le risque de priver les deux tiers de la population et de notre jeunesse de la pratique sportive et du peu de loisirs dont nous disposons sur nos terres. Je refuse également d'exposer à la délinquance et à la résignation. En l'état, ce n'est que reculer pour mieux sauter vers une nouvelle crise sociale et économique en Guadeloupe. Il y a eu des violences inqualifiables. Je vous avais mis en garde dès le mois d'août et je réitère mon alerte, monsieur le ministre.

Remettons les choses dans leur contexte : le texte discuté n'affectera pas la vie quotidienne des 76,7 % de Français de l'Hexagone qui sont vaccinés, mais il étouffera la vie des 65,8 % de Guadeloupéens non vaccinés. Nous sommes 33,8 % à présenter un schéma vaccinal complet : c'est peu et cela révèle une perte de confiance. Permettez-moi de vous le dire, on ne regagne pas la confiance par la contrainte et en mettant sous cloche 65 % de la population guadeloupéenne : convaincre plutôt que contraindre, monsieur le ministre.

Pour conclure, cet amendement vise à mettre fin à la subjectivité et à une rupture d'égalité entre les Français. Il propose un taux fixe de couverture vaccinale pour l'application de la future loi en Guadeloupe, soit lorsque 76,7 % des Guadeloupéens seront vaccinés, comme dans l'Hexagone.

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