Il s'agit en réalité de quelques observations plutôt que de questions stricto sensu.
Lors de son intervention cet après-midi, M. Brotherson a procédé à deux remises en cause. D'une part, il a employé, à propos de la consultation du 12 décembre, la notion de « vote de recolonisation », dans la mesure où les indépendantistes avaient décidé de ne pas y participer. D'autre part, il a expliqué que la date choisie ne pouvait en aucun cas être retenue puisque les indépendantistes avaient décidé qu'ils ne pourraient pas y participer.
Permettez-moi de faire part à la représentation nationale de mon appréciation sur ces deux points. Premièrement, le droit à l'autodétermination est, à l'origine, une revendication des indépendantistes datant de la fin des années 1970 et du début des années 1980, qui s'est traduite concrètement par les accords de Matignon.
Or ce droit à l'autodétermination, initialement revendiqué par les autochtones, est désormais devenu un droit calédonien. En effet, si les Calédoniens de statut coutumier kanak sont bien sûr autorisés à participer à un référendum sur cette question, tous les autres Calédoniens le sont aussi. À titre indicatif, sur les 185 000 électeurs du dernier référendum, inscrits sur une liste électorale, 100 000 étaient de statut de droit commun et 85 000 de statut coutumier.
Ensuite, les indépendantistes avaient accepté la date du 12 décembre. Ils avaient même organisé un congrès pour mener une campagne électorale, laquelle avait d'ailleurs débuté. C'est l'arrivée du virus, au début du mois de septembre, qui les a conduits à décider de ne plus y participer.
Remettrait-on à plus tard la campagne pour l'élection présidentielle parce que le taux d'incidence atteint 700 personnes contaminées pour 100 000 habitants en métropole ? Je ne le pense pas. Un scrutin important doit pouvoir se tenir. Les conditions sanitaires sont ce qu'elles sont, mais la démocratie doit continuer à s'exercer ; elle ne peut être congelée.