Je souhaite appeler votre attention sur les relations entre la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna. Je tiens à saluer au passage Sylvain Brial, député de cette circonscription, qui aurait tant aimé être présent aujourd'hui.
Vous le savez, 30 000 à 40 000 Wallisiens et Futuniens vivent en Nouvelle-Calédonie et prennent part directement à la vie économique et politique locale. C'est à Nouméa que les habitants de Wallis-et-Futuna doivent se rendre pour répondre à nombre de leurs besoins vitaux. C'est le centre de santé le plus proche, le point d'approvisionnement, le lieu essentiel pour la formation professionnelle et les études universitaires. Par conséquent, les incertitudes institutionnelles calédoniennes font peser des incertitudes sociales, économiques et politiques sur la communauté wallisienne et futunienne.
Il faudra associer les élus de cette collectivité aux négociations sur une éventuelle évolution statutaire, mais également prêter la plus grande attention aux accords particuliers qui lient ces deux territoires.
Les discussions sur l'éventuelle évolution statutaire de la Nouvelle-Calédonie imposent de reconsidérer la situation propre de la collectivité de Wallis-et-Futuna et ses rapports avec l'Hexagone. Il ne peut en effet y avoir d'un côté un territoire doté du statut le plus autonome de la République – la Nouvelle-Calédonie – et, à quelques encablures, celui dont le statut est le moins autonome, Wallis-et-Futuna, où le pouvoir exécutif est assuré par le représentant de l'État et non par un président élu, à la différence des autres collectivités territoriales – ce qui ramène le statut de ce territoire au niveau de celui des départements hexagonaux d'avant 1982.
Cette différence entre les deux territoires saute aux yeux de la population wallisienne et futunienne, dont on a rappelé les liens très forts qui l'unissent à la Nouvelle-Calédonie.
Dans cette évolution statutaire, l'État devra donc jouer un rôle bien plus volontariste que ne le fait l'institution préfectorale. Une fenêtre d'opportunité se présentera prochainement puisque, vous le savez, les élections territoriales à Wallis-et-Futuna auront lieu le 20 mars et qu'elles permettront d'engager un nouveau cycle de réflexion sur cette question.
Le groupe Libertés et territoires a accueilli très favorablement l'idée, que vous avez reprise, monsieur le ministre, d'une discussion autour du renforcement de l'autonomie des territoires ultramarins. Estimez-vous envisageable de donner davantage d'autonomie à Wallis-et-Futuna pour rapprocher son statut de celui des autres territoires d'outre-mer ? Si oui, de quelle manière ? Cela pourrait-il se faire à travers le transfert de l'autorité de gestion du territoire depuis l'administrateur supérieur vers une assemblée élue, l'assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna ?