Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du jeudi 6 janvier 2022 à 21h30
Avenir institutionnel et politique de la nouvelle-calédonie

Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer :

Vous me posez plusieurs questions en une seule. Le Pacifique constitue un ensemble au sein duquel, à l'évidence, l'archipel de Wallis et Futuna, pour des raisons éminemment géographiques, est particulièrement dépendant de la Nouvelle-Calédonie.

Qui assure actuellement la protection de la zone économique exclusive autour de Wallis-et-Futuna ? Les FANC, les forces armées de la Nouvelle-Calédonie. Où se trouve la cour d'appel du territoire de Wallis-et-Futuna ? À Nouméa. Il est clair que l'interdépendance de ces territoires, y compris au niveau des organisations de l'État, crée un lien singulier entre eux.

Je vous remercie de poser cette question et de vous faire ainsi le porte-parole de l'archipel de Wallis et Futuna, trop souvent oublié. Certes, il est lointain et peu peuplé. Cependant, sa place dans l'histoire française est absolument centrale – certains régiments de nos armées suffisent à attester l'apport des Wallisiens et des Futuniens.

Il faudra les associer aux travaux, comme nous avons commencé à le faire. Je vous ai exposé tout à l'heure la méthodologie qui a été la nôtre pour le document « oui/non » – répondant ainsi à la question posée cet après-midi par Maina Sage. Nous avons créé des ateliers de travail avec les élus wallisiens et futuniens et avec les élus polynésiens, en partant du principe qu'une éventuelle indépendance de la Nouvelle-Calédonie aurait des effets très directs sur l'ensemble des autres territoires du Pacifique – la Polynésie et Wallis-et-Futuna.

Ensuite, la question de l'avenir institutionnel de Wallis-et-Futuna doit être posée avec calme. Pour être honnête avec vous, je pensais m'y atteler mais la crise du covid-19 a bouleversé la situation sur le territoire, l'épidémie y ayant été vécue de manière très violente.

Il faut également prendre en considération, comme vous le savez, des enjeux coutumiers. En effet, les institutions wallisiennes et futuniennes ne se résument pas à l'assemblée territoriale. Si celle-ci est la seule assemblée de l'archipel – lequel ne comprend ni commune, ni département, ni région –, il y existe des royaumes avec trois chefferies officielles reconnues par la République française, deux à Futuna et une à Wallis.

Il faudra évidemment évoquer toutes ces questions au début du prochain quinquennat. Les attentes sont fortes, comme on a pu le voir ces dernières semaines avec les débats autour de la fonction publique territoriale. Voilà donc un beau dossier pour le début de la prochaine législature.

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