Je vous remercie, monsieur le député, de vous faire le porte-parole de votre collègue polynésienne et de vous intéresser à ces sujets.
Je le répète : il y a des préalables liés au nickel, aux finances locales et la situation sanitaire. Je n'obtiens jamais qu'un succès d'estime en commençant ainsi, mais cela concerne la vie quotidienne des personnes qui vivent sur le Caillou, et peu importe qu'elles soient indépendantistes ou autonomistes, qu'importe le nombre d'années qu'elles ont passées sur le territoire. Il n'est pas possible d'évacuer d'un revers de la main les préoccupations immédiates de ces femmes et de ces hommes. Le faire aurait pour effet de reproduire les erreurs du passé, en se consacrant aux seules questions institutionnelles et en oubliant ce qui fait la vie quotidienne des uns et des autres.
Beaucoup plus de choses qu'on ne le croit rassemblent les deux « camps », si je peux employer ce mot – c'est peut-être même vrai concernant les questions liées au corps électoral. Restons prudents, mais constatons une volonté d'écrire la suite de l'autonomie !
Je n'en ai pas encore parlé, mais je profite de votre question pour expliquer que le document relatif au « oui » et au « non » comportait des questions sur chaque élément de droit. Les questions étaient nombreuses en relation avec le « oui » – et pour cause, il s'agissait de l'option la plus « perturbante ». Il y avait aussi de nombreuses questions en relation avec le « non ».
Je dois avouer que les formations politiques loyalistes et non indépendantistes n'ont pas toujours répondu à l'ensemble des questions – je le dis, sans offense, à l'attention du député Gomès. Il est clair que de nombreuses questions se posent pour la suite : que sera l'autonomie dans le Pacifique demain ? Il va bien falloir que les non-indépendantistes répondent à cette question. Quel est l'avenir du processus d'autodétermination ? Quel est l'avenir des institutions ? Faut-il garder un gouvernement collégial ? Quelle est la place des provinces, quelle est celle des communes et des maires ? Il y a au moins une quarantaine de questions intéressantes sur lesquelles je suis certain qu'au fond, on parviendra à conjuguer le oui et le non un peu mieux qu'on ne le croit.