C'est ce qu'ont compris des centaines de professionnels de santé, comme Patrick Aeberhard, cardiologue, ex-président de Médecins du monde, des professionnels du médico-social, du droit, des sociologues, comme Alain Ehrenberg, des philosophes, comme André Comte-Sponville, des économistes, des associations de réduction des risques collectifs d'usagers et d'usagères, des élus de tous bords, dans cette assemblée, en France et partout dans le monde, qui sont régulièrement signataires d'appels et de tribunes en ce sens.
Ainsi retrouvait-on en 2019 dans L'Obs la signature de Michel Kazatchkine, ancien directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et membre de la Commission mondiale de politique sur les drogues qui regroupe des personnalités du monde entier, y compris d'anciens chefs d'État et du Gouvernement, Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du prix Nobel de la paix, Ruth Dreifuss, ancienne présidente de la Suisse, que nous avons auditionnée lors des travaux de ce texte, le prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa, Michèle Pierre-Louis, ancien Première ministre d'Haïti, Javier Solana, ancien représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité, Louise Arbour, ancienne haute-commissaire des Nations unies aux droits humains, Mohamed el-Baradei, directeur général émérite de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et lauréat du prix Nobel de la paix, ou encore César Gaviria, ancien président de Colombie.
Tous et toutes sont favorables à un changement de paradigme en matière de politique des drogues et à la légalisation du cannabis. Ce n'est donc pas une lubie d'insoumis ou de quelque public ou population marginaux, c'est une question prise très au sérieux, y compris au niveau international, par des personnes qui ont été en première ligne dans la politique, menée depuis longtemps, de guerre contre la drogue et qui en ont tiré les conclusions, tout comme d'ailleurs une majorité de Français et de Françaises qui pensent aujourd'hui que la politique de répression n'est pas efficace pour lutter contre la consommation de drogue et se disent favorables à l'organisation d'un débat sur les politiques de drogue, selon un sondage de janvier 2021. En 2016 déjà, un autre sondage rapportait que 84 % des Français jugent inefficace la législation actuelle. En juin dernier, 51 % se disaient plutôt favorables à la dépénalisation. La consultation parlementaire de la mission d'information a montré que 80 % étaient favorables à la légalisation et notre propre sondage confirme ces majorités.
Nous avons l'occasion, collègues, à travers cette proposition de loi, d'engager notre pays aux côtés d'autres pionniers sur cette voie d'intelligence et de progrès au service de l'intérêt général. Ici et maintenant, ne ratons pas l'occasion. En tout état de cause, La France insoumise le fera, une fois au pouvoir.