À l'investissement dans nos services publics, vous substituez la désignation des non-vaccinés à la vindicte populaire. Comme toujours, vous êtes incapables de faire consentir la population à votre politique injuste autrement que par la contrainte.
De qui parlons-nous d'abord, monsieur le secrétaire d'État ? D'après une étude, 40 % d'entre eux vivent dans des déserts médicaux ou sont éloignés du système de santé. Le Président de la République se garde bien d'évoquer les inégalités de santé qui disloquent notre pays. Au hasard, jetez un coup d'œil aux taux de vaccination à Paris et en Seine-Saint-Denis. Autrement dit, il s'agit de personnes pauvres dont l'accès aux soins est entravé par leur condition sociale – les mêmes qui souffrent le plus souvent de comorbidités, les mêmes qui sont le plus souvent exposées aux formes graves. Ces personnes-là sont les premières victimes du fait de ne pas être vaccinées, mais plutôt que d'aller vers eux, vous les stigmatisez. Les autres ne sont pas vaccinées par choix, soit. Pensez-vous que vos méthodes les convaincront davantage ?
Peu importe, pour Emmanuel Macron, l'enfer, c'est les autres. À l'entendre, la Défenseure des droits qui évoque les libertés publiques menacées par le passe sanitaire et vaccinal serait une militante anarchiste. La Commission nationale de l'informatique et des libertés – CNIL – qui demande à maintes reprises le bilan des mesures sanitaires mises en œuvre par le Gouvernement : des droits de l'hommiste. L'Organisation mondiale de la santé – rien que cela – qui appelle à convaincre plutôt qu'à contraindre : des experts qui ne vivent pas dans dans notre monde, probablement.