Malgré le travail de nos deux assemblées et de leurs commissions, la commission mixte paritaire n'a pas été conclusive. Avec mes collègues du groupe Socialistes et apparentés, nous le déplorons et nous continuerons à nous montrer constructifs et à défendre une approche équilibrée de ces questions.
Comme l'a indiqué ma collègue Cécile Untermaier hier en commission des lois, nous défendons avec constance et opiniâtreté l'idée simple de la vaccination obligatoire pour les adultes, c'est-à-dire une règle universelle, lisible, efficace et qui oblige l'État. Cette proposition de vaccination obligatoire s'inscrit dans une logique de confiance et non de contrôle d'une frange des citoyens par une autre. Ainsi, nous avons eu souvent l'occasion de regretter que, dans le pays de Pasteur, l'inventeur de nombreux vaccins qui ont considérablement fait progresser l'humanité, le vaccin contre la covid-19 soit une telle source de méfiance, voire de haine.
Nous regrettons que la foi en la science soit égratignée, que ce patrimoine national soit à ce point éreinté, mais nous tenons une nouvelle fois à affirmer haut et fort que les personnes non vaccinées ne sont pas des ennemis ni des hors-la-loi qu'il conviendrait « d'emmerder » ou de contraindre. Ils ont leurs raisons intimes, que je ne partage pas, mais que je respecte. Ces raisons tiennent notamment au fait que les personnes non vaccinées vivent très souvent dans des déserts médicaux et n'ont plus ou n'ont jamais eu de médecin traitant. Cet éloignement de tout professionnel de santé crée de la défiance et explique au moins partiellement leurs choix intimes. De fait, selon nous, il manque cruellement dans ce texte une organisation pour aller chercher ceux qui sont le plus éloignés des soins et d'un professionnel de santé capable de donner des explications.
En tout état de cause, je retiens que le présent texte avait été enrichi par les débats parlementaires à l'Assemblée et au Sénat, mais que vous avez refusé ces apports. Nous défendrons de nouveau des amendements, afin de l'améliorer.
Je pense à l'amendement relatif aux conditions de maintien des enfants de 12 à 16 ans sous l'égide du passe sanitaire, aux dispositions réservant aux seules forces de l'ordre la responsabilité d'effectuer des contrôles d'identité, à l'élargissement des motifs autorisant les personnes ne pouvant présenter un passe vaccinal à emprunter les transports interrégionaux ou à la suppression du dispositif sur le repentir. Nous espérons que le texte final puisse s'inspirer des amendements du groupe Socialistes et apparentés et que ces avancées pragmatiques y seront intégrées.
Pour ma part, je déplore l'insuffisance de la gestion globale de cette crise par le Gouvernement, qui agit à contresens depuis l'origine. Vous êtes soi-disant en guerre, mais vous arrivez toujours après la bataille.