Intervention de Nicolas Meizonnet

Séance en hémicycle du vendredi 14 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Meizonnet :

…et par la voix de sa majorité de marcheurs dociles, mais aussi grâce – disons-le – aux députés du groupe LR, qui font mine de ne pas savoir où ils campent – quelques-uns s'abstiennent, d'autres votent contre –, alors qu'au fond, ils sont tout à fait pour le passe vaccinal. Alors, arrêtez cette comédie ! Arrêtons ce simulacre de démocratie ! Les Français nous écoutent, ils nous regardent. Ils ne sont pas stupides. Ils comprennent ce qui est en train de se passer ici. Ils comprennent que, depuis une semaine, vous leur jouez une pièce de théâtre : Tartuffe, peut-être !

On aura tout vu dans ce pseudo-débat : le « combien de temps ça va durer ? » ; la levée d'une séance en raison d'une majorité absente ; des députés à deux doigts d'en venir aux mains ; l'irrésistible envie de notre cher Président d'emmerder une partie des Français ; un Premier ministre attendu devant la représentation nationale, mais qui ne vient que le lendemain ; un vote à cinq heures et demie du matin dans l'épuisement général ; un simple tweet faisant tomber l'accord entre l'Assemblée et le Sénat. Franchement, cela fait beaucoup !

Cela fait beaucoup pour un texte qui, je le redis, est joué d'avance, comme les onze précédents l'étaient d'ailleurs ! Sur 650 amendements déposés en première lecture, un seul provenant de l'opposition a été adopté. Vous n'avez que faire de la voix de vos oppositions ! Et pourtant, vous devriez les écouter, car on ne peut pas dire que votre gestion de cette crise soit un succès. D'ailleurs, si le passe sanitaire avait fonctionné, nous ne serions pas là, à en discuter.

Tout le monde a bien compris que l'objectif de ce texte n'était plus sanitaire, mais que nous étions tombés dans une dérive autoritaire. Emmanuel Macron a décidé d'engager un bras de fer avec les Français qui, déterminés à faire valoir leurs libertés, se verront sanctionnés – durement sanctionnés ! Car, au bout du chemin, c'est la mort sociale qui les guette.

Les soignants, ainsi que les personnels des cafés et des restaurants, eux, n'ont pas eu le choix ! J'en ai reçu un certain nombre dans ma permanence, qui ont refusé d'obéir et qui ont tout perdu, tout, du jour au lendemain, se retrouvant sur la paille avec une famille à nourrir, traités comme des irresponsables – et donc des non-citoyens – par le Président de la République lui-même. J'ai honte, chers collègues. J'ai honte. Je vous le dis sincèrement, jamais je n'aurais imaginé voir cela dans mon pays.

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