Le Président de la République lui-même a posé au début de l'épidémie cette question de la levée des brevets. Mais dans la mesure où les laboratoires n'étaient pas prêts à céder parce qu'ils préféraient s'en mettre plein les poches – leurs bénéfices après impôt se comptent par milliards –, le mécanisme Covax a été déployé pour agir en faveur des pays pauvres. Avec ce système, nous continuons toutefois à enrichir les laboratoires et à les financer !
Or, même dans ce cadre, Stéphane Peu l'a souligné, les pays en voie de développement se retrouvent avec des vaccins qui sont à la limite de la péremption. Ce n'est pas acceptable. La vaccination est beaucoup plus compliquée à organiser dans ces pays que chez nous, où il n'est déjà pas simple de vacciner tout le monde rapidement malgré les vaccinodromes. Il est plus difficile dans ces pays d'aller vers les gens, les infrastructures n'étant pas équivalentes aux nôtres. Il faudrait donc, à l'inverse, leur envoyer des vaccins dont la date de validité est longue pour leur laisser le temps d'accéder à toutes les populations.