Ce sont des amendements de repli, visant à réduire les sanctions prévues en cas de fraude. Je veux rappeler une donnée, qui semble ne pas avoir beaucoup interpellé la majorité et le Gouvernement : 40 % des personnes non vaccinées le sont non pas parce qu'elles sont contre le vaccin ou en raison de contre-indications médicales, mais parce qu'elles n'y ont pas accès. Ce sont des personnes vulnérables, qui n'ont pas accès aux soins : des mères de famille isolées, des seniors dans les campagnes où la désertification médicale est particulièrement accentuée. Ce sont les personnes pour lesquelles le Gouvernement a été incapable d'instaurer une politique d'« aller vers », que nous avons proposée à de multiples reprises lors de nos débats, et qui se trouvent dans l'impossibilité de se faire vacciner.
Vis-à-vis de 40 % des non-vaccinés – ce n'est pas rien ! –, qui peuvent avoir besoin d'accéder à différents services, vous allez alourdir les conditions mêmes de leur vulnérabilité, c'est-à-dire la précarité économique. Vous allez les plonger dans des difficultés supplémentaires, avec ces sanctions qui ne les aideront pas plus à accéder aux soins, aux traitements et au vaccin ; elles vont au contraire les enfermer dans la marginalité et la précarité. Voilà une des nombreuses raisons pour lesquelles, à défaut d'annuler les sanctions, il faut au moins les alléger.