Nous ne souhaitons pas que ce dispositif soit rétabli. D'abord, en raison de son automaticité : la loi fait de la vaccination une solution alternative aux poursuites, de plein droit, sans que le procureur puisse prendre une décision en fonction des circonstances de commission de l'infraction et de la personnalité de son auteur. Or cela porte atteinte au principe de l'opportunité des poursuites, qui est un des principes essentiels de notre procédure pénale.
Ensuite, le texte prévoit que, dans le pire des cas, les fraudeurs devront consentir à l'injection d'une seule dose de vaccin pour échapper à des poursuites pénales, ce qui suscitera un sentiment d'impunité. C'est contre-productif au regard des objectifs de la loi : sans doute quelques-uns de ceux qui seront pris se feront vacciner, mais d'autres, beaucoup plus nombreux, seront en amont confortés dans leur pratique frauduleuse, sachant qu'ils disposent de la possibilité d'échapper à toute poursuite et donc à toute sanction, puisque la vaccination n'est pas une sanction.