Monsieur le secrétaire d'État, le covid a des conséquences qui nous échappent en grande partie à l'heure actuelle, parce que vous vous focalisez sur la courbe des contaminations et la surcharge des hôpitaux – dont l'état catastrophique s'explique largement par la politique menée par votre gouvernement et ceux qui l'ont précédé. En avril dernier, vingt-sept associations de malades du cancer, de maladies cardiovasculaires ou neurologiques, ou encore du diabète, c'est-à-dire de personnes risquant de développer une forme grave si elles sont contaminées par le covid, ont lancé un appel afin de vous alerter, invoquant les déprogrammations d'interventions chirurgicales, les annulations de consultations et les retards au diagnostic, sur les conséquences gravissimes qu'a votre gestion politique de la crise sur leurs propres maladies.
Si vous mettez volontiers l'accent sur le nombre de non-vaccinés se trouvant à l'hôpital, il est un chiffre que vous ne mentionnez jamais : en 2020, 72 % des patients qui étaient à l'hôpital pour cause de covid étaient atteints d'une ou plusieurs comorbidités préexistantes. Or, on le sait, ce sont les populations les plus précaires qui présentent majoritairement ces comorbidités : un ouvrier a dix fois plus de risques qu'un cadre d'avoir un cancer. Ceux qui vont payer très cher votre gestion de la crise, ce sont les précaires d'aujourd'hui, mais aussi et surtout ceux de demain, et c'est très grave. Monsieur le secrétaire d'État, en 2020 la Ligue nationale contre le cancer a estimé que 93 000 cancers n'avaient pas été diagnostiqués dans notre pays, ce qui représente autant de drames personnels, mais aussi des bombes en termes de santé publique pour les années à venir – je pense par exemple aux enfants qui se trouvent empêchés d'exercer une activité sportive.