Je crois que les sénateurs, en votant cet amendement – nous ne pouvons reprendre ici que les amendements déposés au Sénat –, ont voulu réaffirmer un principe qui est pour eux fondamental s'agissant des vérifications d'identité ; ils l'ont d'ailleurs approuvé dans une proportion qui excède les rangs de leur groupe majoritaire. Plusieurs collègues l'ont dit : une telle mesure sera au mieux inopérante, parce qu'inappliquée ou inapplicable, et au pire génératrice de tensions. Elle donnera lieu à des situations dans lesquelles des personnes non formées et non habilitées pourront contrôler, vérifier l'identité des uns et des autres. Elles pourront ainsi disposer du nom, du prénom, d'une photo et de la date de naissance de leurs clients, puisque ce sont les informations qui se trouvent sur le passe sanitaire actuel et qui se trouveront sur le passe vaccinal dès demain.
Nous avions pointé les problèmes concrets qu'un tel dispositif pourrait créer : par exemple, si je vais dans un restaurant – ou même simplement boire un café –, je n'ai pas forcément envie que l'on sache qui je suis, quels sont mes nom et prénom, ni avec qui j'ai mangé ce jour-là.