Merci, monsieur le président ; je suis moi aussi heureux de vous voir en pleine santé. C'est une question de principe sur un problème de fond : nous ne voulons pas que soit banalisée la possibilité, pour des gens dont ce n'est pas la mission et qui n'en ont jamais eu la responsabilité, de manipuler la pièce d'identité de quelqu'un d'autre. Lorsque nous en avons débattu, M. le rapporteur nous avait dit qu'il ne s'agirait pas de « contrôler » mais simplement de « vérifier ». Avouez que c'est jouer sur les mots ! Ils pourront exiger la pièce d'identité de leurs clients, et ils pourront d'ailleurs être amenés à en faire un usage discutable.
Ensuite, d'après les chiffres qui émanent du ministère de l'intérieur, on estime qu'il y aurait environ 190 000 faux passes en circulation, sur plus de 40 millions de personnes vaccinées : c'est epsilon ! Pour traiter un problème qui n'est pas significatif, nous remettons en cause des principes fondamentaux. Par conséquent, collègues, quels que soient nos désaccords quant à votre stratégie entièrement centrée sur le vaccin, mettons-nous au moins d'accord sur ce point : ne franchissons pas cette nouvelle étape qui amènera peut-être d'autres gouvernements, à l'avenir, à aller encore plus loin. Vous-mêmes, au fond, êtes d'accord avec ce principe : c'est à un fonctionnaire de police assermenté, et à lui seul, que doit être réservé le pouvoir de vérifier l'identité de quelqu'un. Ce ne peut être une activité privée ! C'est là, une fois de plus, un principe fondamental de nos libertés publiques. Voilà pourquoi nous défendons cet amendement.