Je ne suis donc pas sûr, mes chers collègues, que vous mesuriez les implications d'un tel article. Au moment de la naissance des enfants dont il est ici question, la loi garantissait à la mère le droit de s'opposer à l'établissement d'un autre lien de filiation, alors que ce texte, tel que vous l'imaginez, pourrait venir le lui imposer rétroactivement, qui plus est dans un contexte de conflit potentiellement ancien avec la mère d'intention. C'est placer l'enfant dans une position très inconfortable, alors qu'il bénéficie déjà d'une filiation naturelle.
Je terminerai en m'appuyant à nouveau sur l'avis du Conseil national de la protection de l'enfance, qui a émis des réserves sur ce point. Placé auprès du Premier ministre, il conseille le Gouvernement sur ce type de questions et a fait part de sa vive inquiétude et de sa ferme opposition à cette disposition, au motif qu'elle « poursuit un autre but que l'intérêt supérieur de l'enfant en visant à régler des litiges entre adultes et à reconnaître un droit sur l'enfant ». J'insiste : ce n'est pas moi qui le dis, mais le Conseil national de la protection de l'enfance !