Intervention de Isabelle Santiago

Séance en hémicycle du mardi 18 janvier 2022 à 15h00
Questions au gouvernement — Droits d'inscription à l'université

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

Monsieur le Premier ministre, une université appelée à devenir payante : voilà ce que nous entendons dans les réflexions, dans les propos du Président de la République qui n'a rien d'autre à proposer à nos étudiants après deux années de crise sanitaire qui les ont particulièrement affectés académiquement, économiquement et psychiquement. Parler d'université sans aucun prix, vraiment ? Quatre cents euros ne représentent donc rien pour votre gouvernement, alors que beaucoup d'étudiants ont déjà du mal à payer leurs frais d'inscription ? Est-il nécessaire ici de vous rappeler le nombre d'étudiants qui font la queue pour se nourrir ?

Oui, l'université a besoin de financements supplémentaires pour la pleine réussite de ses étudiants car, nous le savons, l'enseignement supérieur est un rempart essentiel face au chômage. Mais ce n'est pas aux étudiants de payer les manquements du Gouvernement, même si le Conseil d'analyse économique, proche de votre gouvernement, vous appelait, dans son rapport de décembre dernier, à mieux financer les universités, jugeant la dépense publique d'enseignement supérieur régressive.

Depuis cinq ans, on assiste, certes, à une modernisation, mais à une modernisation libérale du système universitaire. Voici votre bilan : faire payer des frais d'inscription aux étudiants étrangers, créer une taxe pour les étudiants, détricoter le statut des enseignants-chercheurs et appliquer la sélection à l'entrée en licence et en master. Même la loi de programmation de la recherche de fin 2020 ne comportait pas une ligne sur l'enseignement supérieur.

Le Conseil d'analyse économique préconise pourtant ce que nous réclamons depuis cinq ans : améliorer l'accès à l'enseignement supérieur de tous les élèves les plus modestes, par la création de places supplémentaires et de places de logements. Voilà ce que les jeunes attendent.

Monsieur le Premier ministre, vous aviez cinq ans pour agir pour cette jeunesse. N'avez-vous pas un autre modèle à lui proposer dans cette crise sanitaire que nous traversons ?

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