Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du mardi 18 janvier 2022 à 15h00
Questions au gouvernement — Droits d'inscription à l'université

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, jeudi dernier, sous le prétexte de rendre les universités « plus fortes » et de casser la concurrence avec les grandes écoles, le Président de la République a posé les jalons d'un projet de privatisation des universités. « On ne pourra pas rester durablement dans un système où l'enseignement supérieur n'a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants », a-t-il déclaré – ce n'est pas nous qui l'avons inventé, madame la ministre ! – après avoir reconnu, en creux, l'échec d'un quinquennat durant lequel il s'est contenté de colmater les brèches.

Alors que les étudiants font la queue pour obtenir de l'aide alimentaire, qu'un jeune sur trois renonce à des soins médicaux, que pour 56 % d'entre eux, l'accès aux produits de première nécessité est devenu difficile, le Président répond : université payante. C'est une honte, une insulte à tous ces jeunes que de faire croire que les études n'ont à leurs yeux aucun prix, alors qu'il leur faut payer les frais de scolarité, le loyer, la nourriture, le transport, avec un système de bourse qui ne fonctionne pas. Devons-nous vous rappeler que l'école française est l'une des plus inégalitaires, que les enfants d'ouvriers représentent seulement 12 % des étudiants à l'université et 3 % dans les grandes écoles, alors que les ouvriers représentent plus de 20 % de la population ?

À la société d'exclusion que vous nous préparez méthodiquement depuis cinq ans, nous, communistes, répondons « revenu étudiant », pour donner à chacun les moyens d'étudier. Nous refusons qu'ils hypothèquent leurs chances de réussite en cumulant études et travail. Vous rêvez d'une université à l'américaine, avec des jeunes endettés sur des dizaines d'années : nous voulons construire une société d'émancipation par le savoir pour toutes et tous.

Madame la ministre, pouvez-vous dire aux jeunes de notre pays combien ils devront débourser en plus pour avoir accès à une formation supérieure ?

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